Tuesday 18 March 2008

Cusco et le Macchu Picsou

Apres une dizaine d heures de bus, me voila a Cusco. La route est chouette sur la fin.

La ville est touristique mais respirable, les rues propres, on s y sent bien. J arrive avec 2 Australiens qui parlent a peine espagnol, je negocie le taxi pour eux...quand on arrive a leur hotel, ou je pensais me poser, il n y a pas une place de libre....a l accueil, des Anglaises. 8 dortoirs pleins d´Anglais et d´Australiens, pratique quand on ne veut pas parler un mot d´espanol et continuer a se sentir dans son pays sans prendre la peine de decouvrir une culture tres riche...c est navrant. Je trouve un hotel un peu miteux a 2 euros.

Le jour suivant, je rencontre Fanny dans son hotel, on prevoit de partir le lendemain pour une rando alternative a l´Inca Trail, lui sature de touristes apparemment majoritairement anglais et australiens et exhorbitant.

On prend le taxi jusqu a Mollepata, a 3h de route, puis c est de la montee. On se tappe beaucoup de pluie, parfois on hesite un peu sur le chemin car nous n avons pas de guide, mais il y a toujours un campesino ou une cholita en sandales de cuir pour nous renseigner!

Le soir, apres 6h de marche dont trop sous la pluie, on se pose pres d un groupe de 10 randonneurs avec guide et porteur, eux ont juste a transporter leur duvet. La nuit est tres froide, avec son duvet leger Fanny gele mene si on se colle pour se rechauffer. On les double le lendemain pour la montee du col de Sollechampa (a verifier pour le nom), 4600m. Deux locaux nous accompagnent, tres sympas mais a la fin ils nous demandent une contribution...on leur donne un paquet de raisins secs chacun. Ils sont un peu degoutes mais apres tout on ne leur avait rien demande! Je galere vraiment sur la fin a cause de l altitude...ouf, on y arrive, il neige un peu, mais maintenant nous n avons quasi que de la descente.



On croise d autres groupes de randonneurs, plus reduits, mais toujours avec un guide. Il pleut a verse. Un vrai climat tropical. La vegetation devient luxuriante, des bambous qui coupent la brume de leurs formes elancees, des fleurs rouges vifs . On voit un oiseau-mouche bleu aux reflets verts.Les deux prochains jours sont a marcher dans la boue. A chaque fois qu on demande le temps pour arriver au campement, les Peruviens sous-estiment...ainsi, on nous dit 2h30 de marche...a 2h de marche d intervalle. En general on doit multiplier le temps annonce par 1.5 voir 2. Et pourtant on marche vite. La raison est probablement qu' ils marchent vite, et qu´ils n´ont pas trop de notion du temps.

Nos pieds sont trempes et les miens dans un etat lamentable, 2 jours de maceration. Ames sensibles ne pas regarder la photo qui suit!
Parfois on doit enlever les chaussures pour passer des "orillos" (ruisseaux). On dort sur un terrain de foot. Au reveil, les duvets sont eux aussi trempes, heureusement que se sont des synthetiques! Je pense que ma tente n a jamais autant souffert de la pluie, en continu durant la nuit. Le 4eme jour est sec. Apres un deuxieme col, en suivant un chemin inca, on arrive a des ruines et a une vue imprenable sur le Macchu Picchu, de l autre cote de la vallee. On prend des bananes sur un bananier, il y a aussi du cafe et des avocats mais pas murs.

On arrive a Hydroelectrico, ou passe le train pour arriver a Aguas Calientes. Pour ne pas nous faire arnaquer par la companie de train, chilienne par ailleurs, nous suivons les rails sous une pluie diluvienne et arrivons apres deux heures au pied de la montee du Macchu Picchu, dans un camping a 15 soles, exhorbitant mais moins que les hotels de Aguas Calientes, ville apparemment cree pour les touristes.

A 4h30 du mat, on se leve pour faire la montee et arriver a l ouverture du parc, a 6h. C est necessaire pour eviter la foule, et encore...c est raide et extenuant, j ai prefere porter le sac a dos plutot que de le laisser au camping car je ne sentais pas le gars. Resultat, il faut payer 5 soles (1euro et quelque) pour que le parc le garde. Ils osent meme faire payer les toilettes alors que l entree est deja a 122 soles! Ca me donne envie de le faire devant l entree. Enfin Fanny, a raison, me dit qu on le sait et qu il faut jouer le jeu.

Le site est grandiose une fois que le brouillard se leve. On monte a Huyana Picchu, c est extenuant car tres raide, mais la vue sur tout le site vaut la peine une fois en haut.

Les cars de touristes arrivent en boucle, mais c est la saison des pluies et sincerement, c est desagreable mais supportable.

Apres 6h sur le site, on repart en marchant jusqu a hydroelectrico, on prend un bus pour Santa Teresa, ville assez pauvre car, malgre sa proximite du Macchu, n est pas dans la meme province. On est creve mais on se pousse pour aller aux bains thermaux. On y arrive dans la nuit, mais c est sensationnel apres 5 jours sans douche...entre 30 et 35 degres, dans une vallee splendide, des grands bassins, peu de monde. Dans notre etat ca nous plait autant que le Macchu!

Je m achete des chaussettes peruviennes, les autres sont en fin de vie et encore trempees, on dort dans un hotel plutot miteux, dans la seule rue touristique on voit des groupes de 20 jeunes anglophones aller dans des restos a prix gringos, beurk. On y prefere un petit resto tranquille et peu onereux, dont le proprio est adorable. On y prend le petit dej´le lendemain avant de prendre le bus pour Santa Maria.

Avec un couple d´Argentins et un couple colombiano-suisse, on negocie un taxi, on passe par Ollantaytambo, village tres touristique et pittoresque et on decide de suivre le couple argentin et de se poser a Chincherro pour profiter du marche le lendemain. On passe toute la soiree et le lendemain avec le couple, tres sympatique.

Le gars, Fede, est un negociateur de folie, et on dort dans un hotel tres agreables, avec patio et balcons fleuris pour 10 soles. Le soir, a 19h30 les deux uniques restos de la ville n ont plus de nourriture (ou on la flemme de cuisiner pour nous), et on se fait un repas de fou, du fromage, des pates cuit dans le jus de legumes varies, savoureux.

Le lendemain, le proprio de l hotel, Jose, avec qui nous avons sympatisé, nous organise un tour aux marais salant, de Maras, et des ruines circulaires de Moray. Le soleil tappe, un vrai contraste avec les jours precedents!

Nous revenons a temps pour profiter du marche, ou j achete quelques fringues et Fanny craque pour une couverture et un sac. Nous avons les meme gouts: du bon tissu, des couleurs variees mais ternes, des motifs simples sans fioritures.

De retour a Cusco, on se donne rdv avec Fede et sa copine pour notre dernier repas ensemble. Quelle belle journee en leur companie ce fut!

Le jour suivant, c est le debut de la Semana Santa, semaine de processions religieuses avec un certain rapport avec les croyances incas, comme nous l explique Isaac, un ami peruvien de Fanny, qui est extremement cultive et passionnant. Le soir, on regarde Syko, le dernier documentaire de Michael Moore, tres biaise et un peu idealiste sur les systemes de Secu en Europe...mais on lui pardonne car c est pour mieux critiquer l´horrible systeme etats-unien...de la propagande du bon cote en quelque sorte!

Je mets 4h a acheter mon billet de retour aupres d une agence, pour pas trop cher pour une semaine d avance, mais ca va etre folklorique: 20h de bus jusqu a Lima, 1h de taxi, puis trois vols, Lima-Amsterdam-Milan-Paris....

Aujourd´hui, on se leve a 4h15 du matin pour aller jusqu au Cristo Blanco, la grande statue qui domine Cusco, et visiter les ruines avant qu il y ait des gens (et quelqu un au guichet!). On est morts et on se goure de chemin dans la montee, mais le site en vaut la peine. Des murs incroyables de pierres de calcaire emboitees, des batholites de diorite (pierre volcanique) , des tunnels dont un de la Renaissance. En fermant les yeux dans le noir, on ne cherche plus desperemment la lumiere qui n existe pas et fait confiance a ses sens. En ressortant de ce tunnel, on renait. Isaac nous explique les traditions peruviennes, on fait une ceremonie a la Pachamama, la Terre-Mere.

Je me rend compte que la relation a la nature, sacree, manque cruellement dans nos mentalites (et religions) occidentales.

En redescendant, la vue sur Cusco est magnifique. On voit meme un sommet a l´horizon (dont j ai oublie le nom), il est rare de pouvoir l observer en cette saison.


Le soir meme, je vais seul (Fanny est malade) a la conference d un jeune photographe Francais, Romain Champenois, qui a marche 15mois le long du chemin Inca qui traverse l altiplano du sud de la Colombie au Chili. Il lui reste encore la moitie du chemin a parcourir, a vivre. Un village lui a offert un lama, au travers de ses rencontres il a vecu avec celui ci une experience veritablement mystique.

Nous sympatisons et dejeunons tous ensemble le lendemain, Fanny, Romain et sa copine peruvienne qui a plaque sa profession pour le suivre sur les chemins, et moi. Discuter avec Romain m apporte beaucoup, un peu comme mes discussions a Ushuaia avec le couple de marins, et confirme notre amitie.

On est sur le chemin d un des nombreux musees a Cusco et Fanny se retrouve nez a nez avec Matthieu, un ancien ami perdu de vue! Il bosse a une Alliance Francaise en Equateur avec sa copine. On les emmene a notre hotel.

Le soir meme, les 3 couples se retrouve tous pour diner...le lendemain, Romain et sa copine partent dans la vallee sacree, ou ils vont construire un campamento et explorer un chemin inca oublie. Une aventure a laquelle je me serais bien joint si je ne devais pas rentrer en France!


Et la pétillante Fanny, pressée de retourner en Argentine (qu'elle adore), me quitte (sniff ;)) pour faire de la rando au canyon de la Colca et visiter la ville d'Arequipa!

A French guy who made some reseach on a lost Inca trail, and walked for 15 months along it with a lama, from south Columbia to Cusco, and still has to go until Santiago. A truly amazing experience; full of encounters. Some of the villages he crossed had never seen a white person before...yet alone with a lama!

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